L’élimination
des « Lions » du Sénégal. Cacophonie autour d’une élimination
prématurée
On
dirait des collaborateurs qui ne s’apprécient pas. Eh oui entre
la Fédération Sénégalaise de football (FSF) et la Confédération
africaine de football. (CAF) la collaboration est bien présente
mais depuis samedi dernier la réciprocité d’une certaine
appréciation serait fortement remise en cause. Les incidents
intervenus lors de la rencontre Tunisie - Sénégal (1-0) incitent
à retenir le souffle sur tout concernant une certaines «
fraternité ». Une rencontre qui rappelle un peu Nigeria -
Sénégal de 2000. Les « Lions » de la Téranga ont eu mal à
digérer leur élimination prématurée. Ils la jugent (persistent
et signent) « injuste ». Pour bien revenir dans les détails de
toute la cacophonie faite autour de cette élimination prématurée
et les sanctions infligées au Sénégal qui s’est laissé emporter
par les événements, notre rédaction vous propose quelques
articles signés l’Agence de presse sénégalaise (APS) qui eut le
privilège d’être au parfum quasiment de tout.
Retour au bercail : Pas la foule
des grands jours à l’accueil
Les
Lions du Sénégal éliminés en quart de finale de la Coupe
d’Afrique des nations par la Tunisie (0-1) ont été accueillis,
lundi après-midi à l’Aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar,
par une foule moins nombreuse et moins enthousiaste que lors de
leur retour des campagnes de 2002 (CAN et Mondial), a constaté
un journaliste de l’APS.
Il est
16 heures 10 lorsque l’avion présidentiel ‘’La Pointe de
Sangomar’’ qui a ramené l’équipe nationale de Tunis, a atterri
sur le tarmac de l’aéroport. A l’accueil, le chef de l’Etat,
maître Abdoulaye Wade, le Premier ministre et plusieurs membres
du gouvernement ainsi que des leaders de certains partis
d’opposition. Un à un, à commencer par le capitaine Pape Malick
Diop, les joueurs habillés d’un costume sombre et de chemises
claires descendent, les sacs en bandoulière, les marches de la
passerelle. Une légère clameur les salue au milieu des
reportages des radio-reporters qui, pour la plupart, faisaient
du direct pour leurs stations. Après l’exécution de l’hymne
national et sous l’œil intéressé des personnalités, journalistes
et quelques badauds ayant pu accéder au tarmac malgré les
rigueurs de la sécurité, Pape Malick Diop, Henry Camara, Omar
Daf, Sylvain et leurs coéquipiers saluent et reçoivent des
encouragements. Les 400 éléments de la sécurité n’ont pas eu
beaucoup de mal à canaliser les centaines de supporters qui se
sont déplacés pour saluer les Lions. Le bus affrété pour
transporter les joueurs à leur hôtel n’a pas eu de mal, comme
c’était le cas en février 2002 (retour de Bamako) et juin
(retour du Mondial), à se frayer un passage.
Signe
que la joie apparente de ce lundi après-midi cachait mal une
déception des supporters qui attendaient de la Coupe d’Afrique
2004, les admirateurs des Lions n’ont eu qu’un quart d’heure
pour libérer la devanture de l’aéroport, laissant la place à la
circulation des taxis, véhicules particuliers et autres clandos.
Comme d’ordinaire.
Le Président Wade à l’accueil des
« Lions »
Le
Chef de l’Etat a réitéré ses remerciements à l’équipe nationale
de football, à son entraîneur et à tous les membres de
l’encadrement technique avant de leur dire qu’ils représentent
toujours l’’’espoir’’ du peuple sénégalais, en dépit de leur
élimination en quarts de finale de la 24ème CAN par la Tunisie,
samedi au stade de Radés. ‘’Si j’ai tenu à vous recevoir ici,
personnellement avec les membres du gouvernement, c’est pour
vous dire que notre espoir est encore représenté par vous et par
les batailles à venir’’, a déclaré le président de la
République, en accueillant, lundi dans l’après-midi à l‘aéroport
international Léopold Sedar Senghor les joueurs de l’équipe
nationale de football, de retour de la Tunisie.
Le
président Wade, qui avait à ses côtés, outre le Premier ministre
et les membres du gouvernement, plusieurs leaders de partis
politiques de la mouvance présidentielle et de l’opposition, a
estimé que les Lions ont fait ‘’l’essentiel’’, d’où ‘’les
Sénégalais et tous les observateurs ont pu dire que vous n’avez
pas démérité’’. ‘’Tout le monde sait qu’il y a quelque part un
manque
de chance qui fait que vous n’êtes pas venus avec la victoire
qu’on attendait. Mais pour moi, c’est un accident, l’accident
c’est justement ce qui fait que la règle ne peut pas durer
indéfiniment’’, a-t-il ajouté. Après avoir paraphrasé le Général
De Gaulle comme quoi les Lions ont perdu une bataille après
l’élimination de la CAN, mais pas la guerre, Abdoulaye Wade a
lancé aux joueurs:’’ le chemin du mondial (la Coupe du monde
2006 prévue en Allemagne, Ndlr) est ouvert devant vous et moi
comme je l’avais parié avant votre premier match à Windhoek (le
match remporté largement par 5 à 0 face à la Namibie chez elle
et qui qualifiait les Lions pour la Coupe du monde asiatique,
Ndlr), je parie encore sur vous pour que la victoire revienne au
Sénégal’’. ‘’Je continuerai toujours à le faire, car, a-t-il
ajouté, j’ai la conviction que vous avez en vous le talent, la
finesse et l’endurance. C’est pour cela qu’aujourd’hui ceci est
une manifestation nationale et toutes les sensibilités
politiques sont ici présentes pour vous dire de vous reposer
quand même et de reprendre vos entraînements et votre travail
dans vos différents clubs’’.
Ferdinand Coly réagit
Le
défenseur latéral droit de l’équipe nationale, Ferdinand
Coly a expliqué la contre-performance des Lions à la
Coupe d’Afrique des nations 2004 par le fait que les adversaires
du Sénégal en voulaient ‘’un peu plus’’ qu’eux. ‘’On a manqué de
réussite. On est tombé sur des équipes qui en voulaient un peu
plus que nous. Et jouer contre le pays organisateur n’a pas été
facile’’, a-t-il dit à l’APS au retour de l’équipe lundi
après-midi de Tunis.
Les
Lions du Sénégal ont été samedi éliminés en quart de finale de
la CAN par les Aigles de Carthage (0-1). ‘’C’est une déception.
Il faut analyser tout ça et repartir très très vite’’, a
souligné Ferdinand Coly avant d’ajouter : ‘’il y a eu aussi
beaucoup de pression. On s’est un peu emballé après le but.
C’est le football aussi. On n’a pas su gérer le match. C’est une
petite déception’’. ‘’On est conscient qu’on pouvait faire
quelque chose. On a vu, après le match, qu’il y avait du temps.
On était bien en place. On n’a pas provoqué le jeu. On était
attentiste. On ne s’est pas créé beaucoup d’occasions comme lors
des premiers matches’’, a reconnu Coly.Répondant à une question
sur son avenir en sélection, Ferdinand Coly a dit: ‘Je vais
analyser tout ça. Je vais retourner dans mon club. Le plus
important pour moi, c’est mon club. J’ai besoin de me stabiliser
un peu’’
El Hadj Diouf sanctionné se
justifie
L’attaquant vedette des Lions du Sénégal El Hadj Ousseynou
Diouf a qualifié d’’’injuste’’ la suspension de trois
matchs que lui a infligée lundi à Tunis la Confédération
africaine de football (CAF), ajoutant toutefois qu’il est
‘’fier’’ de lui-même si la sanction prise à son encontre est
motivée par son comportement lors du match de quart de finale de
la CAN contre la Tunisie, samedi. Siégeant lundi à Tunis, deux
jours après le houleux match Tunisie- Sénégal (1-0), la CAF a,
entre autres décisions, infligé une suspension de trois matchs à
El Hadj Diouf pour s’être montré particulièrement véhément à
l’égard de l’arbitre de la rencontre l’émirati Ali Busjaim et
des officiels présents sur la touche.
‘’
J’ai le droit de gueuler, de montrer ce que j’ai sur le cœur et
je crois que c’est injuste car d’abord on a perdu parce qu’on a
été volé et ensuite tout le monde, même les gars de la FIFA,
m’ont appelé pour me dire que l’arbitrage était vraiment nul’’,
a dit El Hadj Diouf à la presse, peu après le retour de l’équipe
nationale à Dakar où les joueurs ont été accueillis à l’aéroport
Léopold Sedar Senghor par le chef de l’Etat, entouré du Premier
ministre, de plusieurs membres du gouvernements et de leaders de
partis de la mouvance présidentielle et de l’opposition. ‘’Si je
suis suspendu à cause de cela (son comportement envers l’arbitre
et les officiels, Ndlr), je suis fier de moi-même et j’espère
que l’équipe va gagner les trois matchs avant que je ne
revienne’’, a-t-il indiqué.
Les adjoints de
Guy Stephan écopent d’un an de sanction
L'attaquant sénégalais, El Hadj Ousseynou Diouf a été suspendu
pour trois matches par le comité d'organisation de la
Confédération africaine de football (CAF), a-t-on appris auprès
du président de la Fédération sénégalaise de football (FSF).
Dans le même temps, les entraîneurs adjoints Abdoulaye Sarr et
Amara Traoré ainsi que le médecin de l'équipe nationale, le PR
Fallou Cissé ont été suspendus pour un an. Ces sanctions
découlent de leurs comportements jugés anti-sportifs pendant le
match de quart de finale de la CAN qui opposait samedi au stade
de Radés le Sénégal à la Tunisie, pays organisateur. ''Je viens
d'être informé par une source proche du comité et j'attends la
confirmation officielle'', a annoncé lundi à Tunis à la presse
sénégalaise Saïd Fakhry. ''La FSF attend cette notification
officielle avant d'interjeter appel'', a précisé M. Fakhry qui
n'a pas fait le voyage de Dakar avec l'équipe nationale à cause
des incidents survenus en marge du match de quart de finale
Tunisie- Sénégal de samedi dernier. ''J'ai voulu rester ici pour
pouvoir avec Badara Mamaya Sène user de nos relations pour que
les sanctions soient les moins lourdes possibles'', a-t-il
ajouté. Il a en outre estimé que le Sénégal ne manque pas
d'arguments pour infléchir la position de la Confédération
africaine de football (CAF). Les arguments que devront brandir
les officiels sénégalais vont de l'absence des ramasseurs de
balles après le but tunisien, aux sifflets du public tunisien au
moment de l'exécution de l'hymne du Sénégal jusqu'aux
félicitations envoyées par la CAF à Mbaye Ndoye pour avoir
arrêté certains membres de l'encadrement technique. Le président
de la FSF a été accroché par les journalistes au Golden Tulip où
se réunissait le comité présidé par le Malien Amadou Diakité,
membre du comité exécutif de la CAF et de la FIFA.
Et pourtant le Président du COCAN
reconnaît l'erreur d'arbitrage
Le
président du Comité d'organisation de la CAN 2004 Slim Chiboub a
reconnu qu'il y avait effectivement faute sur El Hadj Diouf sur
l'action qui a permis au joueur tunisien Mnari de marquer à la
65ème mn le but de la victoire des Aigles de Carthage sur les
Lions du Sénégal, lors de leur match de quart de finale de la
24ème CAN disputé samedi au stade Radés de Tunis. ''Il y avait
bien une faute sur le joueur sénégalais, mais je pense que
l'arbitre ne l'a pas sifflé parce que le ballon était à 40
mètres des buts sénégalais'', a reconnu M. Slim Chiboub dans un
entretien avec la presse sénégalaise dans ses bureaux du Golden
Tulip lundi. ‘’Si la faute avait été commise dans les 20 mètres,
je suis certain que l'arbitre du match (Ali Busjaim) l'aurait
sifflé’’, a tenté de disculper le président du COCAN qui estime
par ailleurs que cette erreur n'est pas la seule cause de
l'élimination des Lions du Sénégal. ‘’Ce n'est pas juste de
résumer à la seule faute d'arbitrage, l'élimination de votre
équipe’’, a-t-il dit ajoutant comprendre la déception des
Sénégalais d'autant plus que ''votre équipe est sur le papier
l'une des meilleures sinon la meilleure d'Afrique''. Selon M.
Chiboub, il faut aller chercher les problèmes dans la gestion de
l'équipe sénégalaise où certains joueurs n'ont pas eu l'humilité
nécessaire comme c'est le cas au niveau de l'équipe du Nigeria
et du Maroc qui sans grande vedette sont en train de réussir une
grande compétition. Revenant sur le match de samedi, il a
affirmé que les Lions ont livré un bon match, regrettant les
sifflets du public à l'hymne sénégalais, l'envahissement du
terrain par certains officiels sénégalais et l'absence de
ramasseurs de balles après le but tunisien qui ne grandit pas le
football africain