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Le Dossier de la semaine
10.02.2004

 

L’élimination des « Lions » du Sénégal. Cacophonie autour d’une élimination prématurée

On dirait des collaborateurs qui ne s’apprécient pas. Eh oui entre la Fédération Sénégalaise de football (FSF) et la Confédération africaine de football. (CAF) la collaboration est bien présente mais depuis samedi dernier la réciprocité d’une certaine appréciation serait fortement remise en cause. Les incidents intervenus lors de la rencontre Tunisie - Sénégal (1-0) incitent à retenir le souffle sur tout concernant une certaines  « fraternité ». Une rencontre qui rappelle un peu Nigeria - Sénégal de 2000. Les « Lions » de la Téranga ont eu mal à digérer leur élimination prématurée. Ils la jugent (persistent et signent) « injuste ». Pour bien revenir dans les détails de toute la cacophonie faite autour de cette élimination prématurée et les sanctions infligées au Sénégal qui s’est laissé emporter par les événements, notre rédaction vous propose quelques articles signés l’Agence de presse sénégalaise (APS) qui eut le privilège d’être au parfum quasiment de tout.

Retour au bercail : Pas la foule des grands jours à l’accueil

Les Lions du Sénégal éliminés en quart de finale de la Coupe d’Afrique des nations par la Tunisie (0-1) ont été accueillis, lundi après-midi à l’Aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar, par une foule moins nombreuse et moins enthousiaste que lors de leur retour des campagnes de 2002 (CAN et Mondial), a constaté un journaliste de l’APS. Il est 16 heures 10 lorsque l’avion présidentiel ‘’La Pointe de Sangomar’’ qui a ramené l’équipe nationale de Tunis, a atterri sur le tarmac de l’aéroport. A l’accueil, le chef de l’Etat, maître Abdoulaye Wade, le Premier ministre et plusieurs membres du gouvernement ainsi que des leaders de certains partis d’opposition. Un à un, à commencer par le capitaine Pape Malick Diop, les joueurs habillés d’un costume sombre et de chemises claires descendent, les sacs en bandoulière, les marches de la passerelle. Une légère clameur les salue au milieu des reportages des radio-reporters qui, pour la plupart, faisaient du direct pour leurs stations. Après l’exécution de l’hymne national et sous l’œil intéressé des personnalités, journalistes et quelques badauds ayant pu accéder au tarmac malgré les rigueurs de la sécurité, Pape Malick Diop, Henry Camara, Omar Daf, Sylvain et leurs coéquipiers saluent et reçoivent des encouragements. Les 400 éléments de la sécurité n’ont pas eu beaucoup de mal à canaliser les centaines de supporters qui se sont déplacés pour saluer les Lions. Le bus affrété pour transporter les joueurs à leur hôtel n’a pas eu de mal, comme c’était le cas en février 2002 (retour de Bamako) et juin (retour du Mondial), à se frayer un passage.

Signe que la joie apparente de ce lundi après-midi cachait mal une déception des supporters qui attendaient de la Coupe d’Afrique 2004, les admirateurs des Lions n’ont eu qu’un quart d’heure pour libérer la devanture de l’aéroport, laissant la place à la circulation des taxis, véhicules particuliers et autres clandos. Comme d’ordinaire.

Le Président Wade à l’accueil des  « Lions » 

Le Chef de l’Etat a réitéré ses remerciements à l’équipe nationale de football, à son entraîneur et à tous les membres de l’encadrement technique avant de leur dire qu’ils représentent toujours l’’’espoir’’ du peuple sénégalais, en dépit de leur élimination en quarts de finale de la 24ème CAN par la Tunisie, samedi au stade de Radés. ‘’Si j’ai tenu à vous recevoir ici, personnellement avec les membres du gouvernement, c’est pour vous dire que notre espoir est encore représenté par vous et par les batailles à venir’’, a déclaré le président de la République, en accueillant, lundi dans l’après-midi à l‘aéroport international Léopold Sedar Senghor les joueurs de l’équipe nationale de football, de retour de la Tunisie.

Le président Wade, qui avait à ses côtés, outre le Premier ministre et les membres du gouvernement, plusieurs leaders de partis politiques de la mouvance présidentielle et de l’opposition, a estimé que les Lions ont fait ‘’l’essentiel’’, d’où ‘’les Sénégalais et tous les observateurs ont pu dire que vous n’avez pas démérité’’. ‘’Tout le monde sait qu’il y a quelque part un manque de chance qui fait que vous n’êtes pas venus avec la victoire qu’on attendait. Mais pour moi, c’est un accident, l’accident c’est justement ce qui fait que la règle ne peut pas durer indéfiniment’’, a-t-il ajouté. Après avoir paraphrasé le Général De Gaulle comme quoi les Lions ont perdu une bataille après l’élimination de la CAN, mais pas la guerre, Abdoulaye Wade a lancé aux joueurs:’’ le chemin du mondial (la Coupe du monde 2006 prévue en Allemagne, Ndlr) est ouvert devant vous et moi comme je l’avais parié avant votre premier match à Windhoek (le match remporté largement par 5 à 0 face à la Namibie chez elle et qui qualifiait les Lions pour la Coupe du monde asiatique, Ndlr), je parie encore sur vous pour que la victoire revienne au Sénégal’’. ‘’Je continuerai toujours à le faire, car, a-t-il ajouté, j’ai la conviction que vous avez en vous le talent, la finesse et l’endurance. C’est pour cela qu’aujourd’hui ceci est une manifestation nationale et toutes les sensibilités politiques sont ici présentes pour vous dire de vous reposer quand même et de reprendre vos entraînements et votre travail dans vos différents clubs’’.

Ferdinand Coly réagit

Le défenseur latéral droit de l’équipe nationale, Ferdinand Coly a expliqué la contre-performance des Lions à la Coupe d’Afrique des nations 2004 par le fait que les adversaires du Sénégal en voulaient ‘’un peu plus’’ qu’eux. ‘’On a manqué de réussite. On est tombé sur des équipes qui en voulaient un peu plus que nous. Et jouer contre le pays organisateur n’a pas été facile’’, a-t-il dit à l’APS au retour de l’équipe lundi après-midi de Tunis. Les Lions du Sénégal ont été samedi éliminés en quart de finale de la CAN par les Aigles de Carthage (0-1). ‘’C’est une déception. Il faut analyser tout ça et repartir très très vite’’, a souligné Ferdinand Coly avant d’ajouter : ‘’il y a eu aussi beaucoup de pression. On s’est un peu emballé après le but. C’est le football aussi. On n’a pas su gérer le match. C’est une petite déception’’. ‘’On est conscient qu’on pouvait faire quelque chose. On a vu, après le match, qu’il y avait du temps. On était bien en place. On n’a pas provoqué le jeu. On était attentiste. On ne s’est pas créé beaucoup d’occasions comme lors des premiers matches’’, a reconnu Coly.Répondant à une question sur son avenir en sélection, Ferdinand Coly a dit: ‘Je vais analyser tout ça. Je vais retourner dans mon club. Le plus important pour moi, c’est mon club. J’ai besoin de me stabiliser un peu’’

El Hadj Diouf sanctionné se justifie 

L’attaquant vedette des Lions du Sénégal El Hadj Ousseynou Diouf a qualifié d’’’injuste’’ la suspension de trois matchs que lui a infligée lundi à Tunis la Confédération africaine de football (CAF), ajoutant toutefois qu’il est ‘’fier’’ de lui-même si la sanction prise à son encontre est motivée par son comportement lors du match de quart de finale de la CAN contre la Tunisie, samedi. Siégeant lundi à Tunis, deux jours après le houleux match Tunisie- Sénégal (1-0), la CAF a, entre autres décisions, infligé une suspension de trois matchs à El Hadj Diouf pour s’être montré particulièrement véhément à l’égard de l’arbitre de la rencontre l’émirati Ali Busjaim et des officiels présents sur la touche.

‘’ J’ai le droit de gueuler, de montrer ce que j’ai sur le cœur et je crois que c’est injuste car d’abord on a perdu parce qu’on a été volé et ensuite tout le monde, même les gars de la FIFA, m’ont appelé pour me dire que l’arbitrage était vraiment nul’’, a dit El Hadj Diouf à la presse, peu après le retour de l’équipe nationale à Dakar où les joueurs ont été accueillis à l’aéroport Léopold Sedar Senghor par le chef de l’Etat, entouré du Premier ministre, de plusieurs membres du gouvernements et de leaders de partis de la mouvance présidentielle et de l’opposition. ‘’Si je suis suspendu à cause de cela (son comportement envers l’arbitre et les officiels, Ndlr), je suis fier de moi-même et j’espère que l’équipe va gagner les trois matchs avant que je ne revienne’’, a-t-il indiqué.

Les adjoints de Guy Stephan écopent d’un an de sanction

L'attaquant sénégalais, El Hadj Ousseynou Diouf a été suspendu pour trois matches par le comité d'organisation de la Confédération africaine de football (CAF), a-t-on appris auprès du président de la Fédération sénégalaise de football (FSF). Dans le même temps, les entraîneurs adjoints Abdoulaye Sarr et Amara Traoré ainsi que le médecin de l'équipe nationale, le PR Fallou Cissé ont été suspendus pour un an. Ces sanctions découlent de leurs comportements jugés anti-sportifs pendant le match de quart de finale de la CAN qui opposait samedi au stade de Radés le Sénégal à la Tunisie, pays organisateur. ''Je viens d'être informé par une source proche du comité et j'attends la confirmation officielle'', a annoncé lundi à Tunis à la presse sénégalaise Saïd Fakhry. ''La FSF attend cette notification officielle avant d'interjeter appel'', a précisé M. Fakhry qui n'a pas fait le voyage de Dakar avec l'équipe nationale à cause des incidents survenus en marge du match de quart de finale Tunisie- Sénégal de samedi dernier. ''J'ai voulu rester ici pour pouvoir avec Badara Mamaya Sène user de nos relations pour que les sanctions soient les moins lourdes possibles'', a-t-il ajouté. Il a en outre estimé que le Sénégal ne manque pas d'arguments pour infléchir la position de la Confédération africaine de football (CAF). Les arguments que devront brandir les officiels sénégalais vont de l'absence des ramasseurs de balles après le but tunisien, aux sifflets du public tunisien au moment de l'exécution de l'hymne du Sénégal jusqu'aux félicitations envoyées par la CAF à Mbaye Ndoye pour avoir arrêté certains membres de l'encadrement technique. Le président de la FSF a été accroché par les journalistes au Golden Tulip où se réunissait le comité présidé par le Malien Amadou Diakité, membre du comité exécutif de la CAF et de la FIFA.

Et pourtant le Président du COCAN reconnaît l'erreur d'arbitrage

Le président du Comité d'organisation de la CAN 2004 Slim Chiboub a reconnu qu'il y avait effectivement faute sur El Hadj Diouf sur l'action qui a permis au joueur tunisien Mnari de marquer à la 65ème mn le but de la victoire des Aigles de Carthage sur les Lions du Sénégal, lors de leur match de quart de finale de la 24ème CAN disputé samedi au stade Radés de Tunis. ''Il y avait bien une faute sur le joueur sénégalais, mais je pense que l'arbitre ne l'a pas sifflé parce que le ballon était à 40 mètres des buts sénégalais'', a reconnu M. Slim Chiboub dans un entretien avec la presse sénégalaise dans ses bureaux du Golden Tulip lundi. ‘’Si la faute avait été commise dans les 20 mètres, je suis certain que l'arbitre du match (Ali Busjaim) l'aurait sifflé’’, a tenté de disculper le président du COCAN qui estime par ailleurs que cette erreur n'est pas la seule cause de l'élimination des Lions du Sénégal. ‘’Ce n'est pas juste de résumer à la seule faute d'arbitrage, l'élimination de votre équipe’’, a-t-il dit ajoutant comprendre la déception des Sénégalais d'autant plus que ''votre équipe est sur le papier l'une des meilleures sinon la meilleure d'Afrique''. Selon M. Chiboub, il faut aller chercher les problèmes dans la gestion de l'équipe sénégalaise où certains joueurs n'ont pas eu l'humilité nécessaire comme c'est le cas au niveau de l'équipe du Nigeria et du Maroc qui sans grande vedette sont en train de réussir une grande compétition. Revenant sur le match de samedi, il a affirmé que les Lions ont livré un bon match, regrettant les sifflets du public à l'hymne sénégalais, l'envahissement du terrain par certains officiels sénégalais et l'absence de ramasseurs de balles après le but tunisien qui ne grandit pas le football africain

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