CAN-3e PLACE NIGERIA-MALI 2-1
Essor :
« l’Histoire pour résumer tout»

Jay Jay Okocha
Photo: AFP |
Comme en 2002, le Nigeria a pris le dessus sur le
Mali lors de la petite finale communément appelé match pour la
troisième place joué hier, vendredi 13 février à Monastir. Les "
Super Eagles " amenés par un " Jay Jay " Okocha qui semble
rajeunir se sont imposés face aux " Aigles " du Mali sur la
marque de deux buts à un. Encore deux coups de patte d'Augustine
" Jay Jay " Okocha ont suffi pour plier le match de la troisième
place qui a opposé hier, vendredi 13 février au stade municipal
Mustapha Ben Jannet de Monastir situé à 164 de Tunis le Nigeria
au Mali. |
Mais
l’histoire est là pour résumer la rencontre Mali-Nigeria. Le bilan
de leurs rencontres ne permet d'établir aucun supposé rapport de
forces même si le Nigeria esquisse un avantage psychologique avec le
match classement gagné (1/0), le 9 février 2002, au stade Baréma
Bocoum de Mopti. Cette caractéristique tient fait que les matches
entre Maliens et Nigérians surviennent le plus souvent sans que rien
ne les annonce véritablement. Ils furent, la plupart du temps, plus
le résultat de concours de circonstances que le fruit d'une
programmation préétablie. Pourtant le Nigeria est la première équipe
nationale que le Mali a rencontré après son accession à
l'indépendance. C'était le 13 novembre 1960, lors d'un tournoi
international organisé à Lagos.
Il n'était
nullement prévu que les Nigérians seraient l'adversaire de la
sélection malienne conduite par Bakaridian et qui avait éliminé la
Sierra-Leone en août 1960. Ce n'est qu'une fois les nôtres sur place
qu'il fut décidé que le Nigeria affronterait le Mali, au lieu du
Ghana. Le pays hôte qui craignait le Black Star également présent à
Lagos, fit un très mauvais calcul car il fut proprement défait par
les nôtres (1-3). Douze longues années s'écoulèrent avant que le
chemin des deux équipes nationales se croisent à nouveau. Les
Nigérians sollicitèrent et obtinrent en novembre 1972, deux matches
amicaux contre les vice-champions d'Afrique. Ils perdirent l'aller
(1-2) à Bamako, mais prirent au match retour, deux semaines plus
tard, une éclatante revanche (3-0) à Lagos, lors d'une rencontre
disputée en nocturne. Ce succès dopa le moral des Green Eagles dans
la perspective du tournoi de football des IIè Jeux africains que le
Nigeria s'apprêtait à abriter. Contrairement à la précédente, la
décennie 70 sera fertile en affrontements entre les deux équipes
nationales.
En
septembre 1975, la Côte d'Ivoire abrite un tournoi amical pour
lequel, outre le Nigeria, elle a invité la Guinée. Cette dernière
décline l'offre. Les Ivoiriens se tournent alors vers le Mali qui,
pour son entrée en lice trouve les Nigérians sur son chemin. Ce jour
du 5 septembre 1975 sera celui d'un joueur visité par la grâce :
Cheikh Salah Sakho. A lui seul, il plante les quatre buts d'une
large victoire (4-1) et éblouit le public car ses tirs de volée
furent aussi spectaculaires qu'imparables. Cheikh Salah établit
ainsi un record national de meilleur marqueur malien dans un match
de sélection nationale. Trois ans plus tard, Karounga Kéita, qui
avait en charge l'équipe nationale, fit encore appel à Cheikh Salah
avec l'espoir secret qu'il récidiverait, lors des Jeux africains
d'Alger, son exploit d'Abidjan. Ce 14 juillet 1978, Abdoulaye
Koumaré Muller a vite fait d'ouvrir le score (8è). Mais le team
malien explosa quand, tour à tour, Attuegbu, Muda Lawal et Amesianka
concrétisèrent une domination nigériane qui s'était doucement mais
implacablement installée. Les deux pays avaient largement renouvelé
leur effectif le 18 décembre 1983 lorsqu'ils se retrouvèrent à
l'impromptu en match de classement du tournoi Houphouët Boigny.
Hormis Drissa Traoré Poker et Bréhima Traoré qui avaient vécu Alger
1978, c'est la jeune vague avec Yaba, Bakarini, Faniéry, Youba
Cissé, Bakary Fofana qui s'occupa des « Green Eagles » amenés par
Paul Kingsley, Stephen Keshi, Bala Ali, Fataï, Rashidi Yekini. Les
Nigérians rompirent aux tirs au but (4-5), cédant à l'issue de cet
exercice la 3è place aux partenaires de Poker.
Le Nigeria
et le Mali se retrouvent le 29 juin 1991 à Surulere. Un match
improvisé dans le cadre de la rencontre des chefs d'État des pays de
la CEDEAO au Nigeria. Le tournoi commémoratif de football organisé à
cette occasion vit le Nigeria battre le Mali (2-0) à Surulere par un
temps pluvieux. Personne ne savait qu'il faudra attendre près de
onze ans pour voir les deux pays s'affronter à nouveau et cela 2
fois en l'espace de seize jours lors phase finale de la CAN
malienne. Dans ce match de poule du 24 janvier 2002 au stade du 26
Mars, le Nigeria part favori grâce à sa qualité de vice champion
d'Afrique. Les Aigles, malgré leur jeunesse (23 ans de moyenne
d'âge), parviennent à bousculer l'ogre nigérian sans, toutefois, le
terrasser (0/0). Ce n'était que partie remise durent-ils se dire
lorsque le même adversaire leur fut proposé lors du match pour la
troisième place à Mopti. Hélas, un but en contre de Yakubu Aiyegbémi
(1/0) et surtout beaucoup de maladresses et des jambes lourdes
feront rater aux Aigles la médaille de bronze que méritait leur
parcours dans la compétition.
Le Mali et
le Nigeria se sont donc affrontés 9 fois au total pour un bilan de 3
victoires maliennes, 4 nigérianes et 2 nuls. Le Mali a inscrit lors
de ces 9 rencontres, 10 buts et le Nigeria 12. Deux rencontres
seulement se sont achevées sans but. Les confrontations, très
dispersées dans le temps, permettent peu de conclusions. On
remarquera néanmoins que si le plus lourd score est à mettre au
crédit du Mali (4-1), en ... 5 occasions les Maliens n'ont pu
inscrire le moindre but à leurs adversaires. Vendredi dernier lors
de cette 6ee rencontre le Mali marque le pas de scorer un but aux
« Super Eagles » mais ne parviendra pas à décrocher cette 3e
place qu’il méritait tout de même. Le Nigeria garde sa 3e
place acquise il y a deux ans face au même Mali en signant la 4e
victoire nigériane (1-2). Du coup, les « Aigles » du Mali n'ont pu
avoir le bronze espéré mais ils quittent la CAN en se projetant dans
le futur grâce à une solidarité plus affermie et l'espoir de se
forger un nouvel esprit de conquête
Par Cheikh
Mbacké SENE