Puis
l’enjeu était aussi de taille même si le Mali s’était déjà qualifié et
que le Sénégal (vainqueur récent du Burkina Faso 3-0) se serait contenté
du match nul. La quintessence de cette rencontre se trouvait au fait
qu’aucune de ces deux formations n’ambitionnait croiser le fer le pays
organisateur, la Tunisie (1ère de la POULE A). Les
observateurs avaient vu juste, le principal challenger du Sénégal était
le Mali, pays frontalier d’où un derby, mais aussi par des retrouvailles
entre ces deux nations qui se connaissent mieux que quiconque.
Le Mali
et le Sénégal se sont rencontrés 28 fois. Le premier duel qui date des
années 50, s’était soldé par une cuisante victoire malienne (0-4). Et le
dernier choc, celui de 2001 à Dakar (Amical), a vu le Sénégal l’emporter
de justesse grâce à un but de Frédéric Mendy (le plus jeune joueur de
cette équipe sénégalaise). La dernière fois que les deux équipes
s’étaient coudoyées en compétition fut en 1998 à Banjul (Gambie) dans le
cadre de la finale de la Coupe Amilcar Cabral (Zone 2 Afrique). Un
trophée dont le Sénégal est tenant du titre et l’a remporté 8 fois sur
15 éditions. Bref, le derby de lundi dernier entre le Sénégal et le Mali
s’était avéré donc importante. Son issue devait théoriquement définir
l’avenir des quatre quarts de finalistes. Le Mali met au frais son
buteur maison (Frédéric Kanouté, 3 réalisations), mais ne compte pas
pour autant se laisser avoir par une équipe sénégalais pas encore tout à
fait au point, mais sereine, une équipe qui se cherche encore avec le
poids de favori qui presse.
L’on sent la défense des « Lions » fébrile
sur certaines actions et surtout son assurance de travers. Les
« Aigles », avec le « culoté » Seydou Keïta, sont plus entreprenants. Le
défenseur de Laval, Fousseyni Diawara, prend au dépourvu le latéral
sénégalais et subvient un centre éminent à Dramane Traoré. Lamine
Diatta est de nature impérial au jeu de tête, mais est battu sur ce
coup là. Le manque de réaction du gardien Tony Silva, permet à
l’attaquant malien de loger le cuir dans la lucarne des « Lions » (33e).
Ils seront secoués et sont obligés de sortir de leur tanière s’ils ne
veulent avoir de mauvaises surprises. Et leur réveil va porter ses
fruits à la 45e minute. Sur un coup de pied arrêté, Henri
Camara caresse la balle, le défenseur sénagalais Habib Bèye, d’une tête
dévissée, remet les pendules à l’heure juste avant la mi-temps. Avec
cette situation, le mauvais sort guettait le Burkina Faso qui, en mêmes
temps décousait avec le Kenya. Malgré de belles occasions qui auraientt
pu sceller la rencontre et bouleverser le classement, le score est resté
inchangé faisait plus l’affaire des Maliens que des Sénégalais.
Toutefois, le Mali rencontre en quarts de finale la République de
Guinée (2e de la POULE A) et le Sénégal (2e POULE
B), le pays hôte, la Tunisie (1ère POULE A). En rappel, le
Sénégal avait tombé, il y a quatre ans, sur le pays organisateur, le
Nigeria, en 2000 et cela avait mal tournée pour les « Lions » qui
avaient pourtant mené les « Super Eagles » pendant 85 minutes. Mais
l’équipe du Sénégal d’aujourd’hui, semble-t-il, n’a pas froid aux yeux.
Par Cheikh
Mbacké SENE